Tibet: des morts dans de violentes manifestations à Lhassa
AFP 14.03.08
PEKIN — Des violences opposant des manifestants tibétains hostiles à la présence chinoise aux forces de l'ordre ont fait des morts et de nombreux blessés vendredi dans le centre historique de Lhassa, la capitale du Tibet.
A cinq mois des Jeux olympiques de Pékin, alors que la campagne de contestation tibétaine va grandissant contre le pouvoir chinois , il s'agit des plus importantes manifestations depuis un soulèvement de Tibétains en mars 1989.
Ces violences ont embrasé la vieille ville de Lhassa, en particulier autour du célèbre monastère du Jokhang, un haut-lieu touristique, après plusieurs jours de manifestations de moines bouddhistes.
Elles ont suscité de nombreux appels à la retenue des capitales étrangères, tout comme du dalaï-lama, le chef religieux en exil des bouddhistes tibétains, qui a demandé à la Chine de "renoncer à l'usage de la force" au Tibet.
"Bien sûr qu'il y a des morts", a déclaré à l'AFP une employée au centre des urgences médicales, jointe par téléphone. "Nous sommes très occupés avec les blessés, il y a en beaucoup ici", a-t-elle ajouté, sans préciser si les victimes étaient des moines.
Radio Free Asia (RFA), citant des témoins à Lhassa, a fait état d'au moins deux morts.
Les manifestants "ont saccagé les magasins chinois et la police a tiré à balles réelles sur la foule. Personne n'a le droit de se déplacer dans Lhassa maintenant", a indiqué une source tibétaine à la radio basée aux Etats-Unis.
Citant des témoignages directs de citoyens américains, l'ambassade des Etats-Unis à Pékin a aussi fait état de coups de feu. Une information confirmée par une touriste étrangère contactée par l'AFP.
"Nous avons entendu des coups de feu", a dit cette femme, en précisant qu'elle demeurait dans un hôtel assez central.
Selon une infirmière d'un hôpital de Lhassa, jointe par l'AFP, au moins une douzaine de personnes ont été blessées et hospitalisées.
"Il y a des patients, au moins une douzaine, qui sont soignés par les médecins et certains ont été hospitalisés", a-t-elle indiqué.
L'agence officielle Chine Nouvelle, uniquement dans son service en anglais, a confirmé que des incendies volontaires avaient été provoqués par des violences vendredi à Lhassa, faisant des blessés.
Elle a par ailleurs indiqué dans la nuit de vendredi à samedi que les troubles à Lhassa ont été fomentés par "la clique du dalaï-lama", citant le gouvernement régional du Tibet.
"Les troubles à Lhassa ont été orchestrés par la clique du dalaï-lama", a affirmé l'agence.
Depuis lundi, des moines bouddhistes manifestent au Tibet et dans les régions avoisinantes, où vivent des minorités tibétaines, à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement de Lhassa qui avait abouti à l'exil du dalaï-lama.
Vendredi, les violences ont surtout éclaté dans le quartier du Barkhor près du monastère du Jokhang, selon des témoins. Des magasins ont été incendiés.
"On était sur la place vers 13H00 (05H00 GMT), on voyait des drapeaux blancs de manifestants dans la foule, quand les policiers sont arrivés en force et ont fait évacuer", a expliqué un touriste français, joint par téléphone.
D'autres touristes étrangers ont décrit par téléphone à l'AFP une ville bouclée par les militaires et les forces de l'ordre. Eux-mêmes restaient calfeutrés dans leurs hôtels.
"Il y a beaucoup de soldats et de policiers dans le centre de Lhassa (...) On nous a dit de rester à l'hôtel, car il y avait des problèmes dans le centre", a témoigné un touriste allemand.
Tous les restaurants et les bars ont été fermés, a-t-il ajouté.
"Nous n'avons plus d'électricité", a indiqué une Tibétaine jointe dans un petit hôtel près du Jokhang.
Une manifestation a également eu lieu vendredi dans une région avoisinante, où vit une minorité tibétaine, dans la ville de Xiahe (nord-ouest de la Chine), siège du plus grand monastère du bouddhisme tibétain en dehors du Tibet.
Environ 200 personnes emmenées par des moines bouddhistes ont protesté dans cette ville de la province du Gansu, a constaté un photographe de l'AFP.
Ces incidents interviennent à la veille d'un important rendez-vous politique à Pékin, où le Parlement doit confirmer un nouveau mandat de président pour Hu Jintao. Ce dernier était à la tête du Tibet en 1989, lors des précédentes grandes manifestations.
Jeudi, Pékin a accusé le dalaï-lama d'organiser ces manifestations.
La campagne de contestation tibétaine contre le pouvoir chinois va grandissant à mesure qu'approchent les Jeux olympiques de Pékin en août.
Lundi, devant ses partisans réunis dans son lieu d'exil à Dharamsala dans le nord de l'Inde, le dalaï-lama avait violemment dénoncé la répression chinoise au Tibet, dans une déclaration inhabituellement sévère exprimée pour le 49e anniversaire de son exil en Inde.
Vendredi soir, il a demandé à la Chine de "renoncer à l'usage de la force", tandis que tour à tour la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et les dirigeants européens faisaient aussi part de leur préoccupation, appelant la Chine à la retenue et au respect de la culture tibétaine.
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AFP
Les manifestations des moines tibétains dégénèrent dans la violence
Le Monde 13.03.08 11h58
Panorama
Les violences autour des manifestations des moines tibétains s'intensifient
Trois jours après le début des manifestations de moines tibétains au Népal, en Inde et en Chine, en commémoration de l'anniversaire du soulèvement du 10 mars 1959, les violences ont gagné la capitale tibétaine, Lhassa. Selon des témoins, des incendies ont été allumés dans le cœur historique de la ville, notamment autour du célèbre monastère du Jokhang. Des témoins disent avoir entendu des coups de feu après l'intervention des autorités chinoises. Le Centre des urgences médicales de Lhassa signale plusieurs morts, rapporte l'AFP et, pour la première fois, les médias chinois ont fait état de blessés parmi les centaines de personnes qui sont descendues dans la rue. Selon des témoins cités par les agences de presse, les forces de sécurité quadrillent la ville.
Plusieurs jours de manifestations
C'est la troisième fois en quatre jours que les moines bouddhistes descendent dans la rue, et, fait rare, pour la première fois en près de vingt ans que les manifestations ont dégénéré en affrontement avec les forces de l'ordre chinoises. Mercredi, les moines venaient notamment du monastère de Sera, à Lhassa, scandant "libérez notre peuple" et reprenant des slogans en faveur des droits de l'homme et de la liberté.
Selon Radio Free Asia (RFA), un média financé par les Etats-Unis, ils réclamaient la libération des manifestants arrêtés lundi, quand trois cents des leurs avaient défié les autorités. Cette manifestation de lundi a été présentée par le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères comme "illégale" et "menaçant la stabilité sociale".
Lhassa, capitale historique du Tibet, sous tension
L'ambassade des Etats-Unis à Pékin a fait état de coups de feu dans la capitale tibétaine alors que le Foreign Office britannique s'est dit "inquiet" des nouveaux développements. Radio Free Asia rapporte qu'un nombre indéterminé de moines du monastère de Sera observent une grève de la faim et que deux autres moines du monastère de Drepung sont dans un état critique après des tentatives de suicide. Ces deux monastères, avec celui de Ganden, sont considérés comme les "trois piliers" du bouddhisme. Ils ont été fermés par décision administrative de Pékin.
Les protestations se propagent en Chine
Les manifestations se sont propagées à des provinces chinoises, notamment dans la ville de Xiahe, dans la province du Ganzu, siège du plus grand monastère du bouddhisme tibétain en dehors du Tibet. Près de 200 personnes emmenées par des moines ont protesté, certaines brandissant des drapeaux tibétains.
En Inde, les moines arrêtés sont condamnés à deux semaines de prison
Plus de cent Tibétains exilés, partis de Dharamsala, dans le nord de l'Inde, pour tenter de rejoindre Lhassa à temps pour le lancement des Jeux olympiques de Pékin, ont été arrêtés, jeudi, et condamnés à deux semaines de détention pour avoir mis en danger "la paix et la tranquillité de la région", selon les autorités locales. Le dalaï-lama, chef des bouddhistes tibétains, vit en exil dans cette localité depuis quarante-neuf ans. Il avait violemment dénoncé, lundi, la répression chinoise au Tibet, dans une déclaration inhabituellement sévère. Vendredi, il a répété qu'il était "profondément préoccupé" par la situation au Tibet, et a demandé à la Chine de "renoncer à l'usage de la force".
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Le Monde
Le Point
Nouvel Obs
Au Tibet, des moines ont défié le régime chinois au coeur de Lhassa
Le Monde 13.03.08 14h31
Les manifestations de centaines de moines de grands monastères de Lhassa dans les rues de la capitale tibétaine, lundi 10 et mardi 11 mars, représentent un sérieux motif d'inquiétude pour le régime chinois. Pékin redoute en effet par-dessus tout que la période pré-olympique ne fournisse le prétexte à ses adversaires d'attirer l'attention sur le manque de respect des droits de l'homme en République populaire.
Les incidents de ces derniers jours sont sans précédent depuis 1989, année où fut décrétée la loi martiale dans Lhassa, la capitale de la "Région autonome du Tibet", après plusieurs jours de violentes manifestations. Lundi, de 300 à 400 moines du grand monastère de Drepung, situé à moins d'une dizaine de kilomètres du centre-ville, ont défilé dans les rues pour finir par s'asseoir en un groupe compact dans une artère de la ville.
Mardi, après l'arrestation de certains d'entre eux, plus d'un demi-millier de moines ont de nouveau organisé une manifestation, demandant la libération de leurs "frères" appréhendés la veille. Cette deuxième journée a été la plus violente, les forces de sécurité dispersant les manifestants en tirant des grenades lacrymogènes.
Les témoignages relayés par Radio Free Asia et certains touristes qui ont publié des comptes rendus de la manifestation sur leurs blogs, montrent que les moines ont évité la plupart du temps de scander des slogans demandant l'indépendance du Tibet.
Les premiers défilés de lundi, qui coïncidaient avec le 49e anniversaire de la fuite de Lhassa du dalaï-lama après un soulèvement manqué de la population de la ville, avaient pour but de demander la libération de moines emprisonnés en 2007. En octobre 2007, après que le président américain George Bush eut remis la médaille d'or du Congrès au dalaï-lama à Washington, des moines de Drepung avaient repeint des murs du monastère pour célébrer l'événement. Les autorités chinoises avaient arrêté un certain nombre des religieux.
Plus tard dans la journée de lundi, plusieurs moines d'un autre monastère important, celui de Sera, se sont réunis devant le Jokhang, la "cathédrale" de Lhassa.
Des touristes qui ont assisté à l'événement racontent que ces moines "formaient un cercle silencieux autour de la police", qui, dans un premier temps, n'a pas été en mesure de procéder à des arrestations.
Certaines sources relayées par des spécialistes du Tibet indiquent que les autorités chinoises n'auraient pas choisi la confrontation au début des manifestations, laissant même les moines de Drepung organiser leur "sit-in" durant huit heures.
Ce n'est que mardi matin, après la marche vers Lhassa de 600 moines de Sera, que les policiers et les paramilitaires de la Police armée populaire ont décidé de disperser manu militari les manifestants. Mercredi, des incidents ont été signalés autour d'un troisième complexe monastique, celui de Ganden.
Des sources émanant de la communauté tibétaine en exil en Inde font état d'autres manifestations en début de semaine dans trois autres monastères dont l'un situé dans la province voisine du Qinghaï.
A Pékin, un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a confirmé, mardi, que Lhassa avait été le théâtre de manifestations "illégales et menaçant la stabilité sociale".
Bruno Philip
L'Inde interrompt une marche de Tibétains vers la Chine
La police indienne a arrêté, jeudi 13 mars, cent Tibétains exilés dans le nord de l'Inde, qui marchaient vers le Tibet pour manifester contre la répression chinoise dans ce territoire. "Nous avons interpellé cent personnes", a confirmé Atul Fulzele, officier de la police de l'Etat septentrional de l'Himachal Pradesh. A l'aube, une centaine de policiers ont appréhendé les marcheurs, les ont entassés dans des autobus et les ont renvoyés vers Dharamsala, la ville indienne qui fait office de "capitale" des Tibétains en exil.
Les manifestants avaient quitté Dharamsala lundi avec l'intention de franchir la frontière qui sépare l'Inde et la Chine. La marche avait repris mardi après une première tentative de la police indienne de l'interrompre. "Quelle que soit l'action des autorités (indiennes), cette marche va se poursuivre", a déclaré un porte-parole du Congrès de la jeunesse tibétaine, une organisation plus radicale que le dalaï-lama. Le chef de ce groupe, Tsewang Rinzin, a averti que ses coreligionnaires retenus par la police indienne "engageraient une grève de la faim si leur détention devait se prolonger". - (AFP.)
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Le Monde
Le Dalaï-Lama dénonce la répression "inimaginable" de Pékin au Tibet
Le Monde 11.03.08 13h58
Le dalaï-lama a prononcé, lundi 10 mars, depuis la ville indienne où il est en exil, un discours d'une rare virulence contre le régime de Pékin à l'occasion du 49e anniversaire de sa fuite de Lhassa, qu'il avait dû quitter précipitamment en 1959 après un soulèvement manqué de la population de la capitale tibétaine contre l'armée d'occupation chinoise.
Contrastant avec son approche habituellement plus conciliante à l'égard de la Chine, le chef de l'Eglise tibétaine a dénoncé une "répression continuelle" par les forces de sécurité du régime et des "violations énormes et inimaginables des droits de l'homme", le tout s'accompagnant "de la négation de la liberté religieuse et de la politisation des questions religieuses".
Au même moment, illustrant ce regain de tension autour de la question tibétaine, environ soixante-dix moines ont été arrêtés lundi à Lhassa, après avoir pris part à deux petites marches commémorant le soulèvement de 1959. Selon la radio américaine Radio Free Asia, la plus importante procession a mobilisé quelque trois cents religieux qui ont tenté de rejoindre le centre-ville à partir du monastère de Drepung, situé en périphérie de Lhassa. Les forces paramilitaires chinoises étaient déployées mardi dans la cité pour la seconde journée consécutive.
Le discours de Sa Sainteté Tenzing Gyatso, 72 ans, 14e dalaï-lama et Prix Nobel de la paix 1989, s'inscrit dans ce contexte crispé. Le chef tibétain semble désormais découragé après avoir inlassablement répété - au risque de s'attirer les critiques de jeunes Tibétains en exil pour lesquels sa politique trop "molle" n'a pas porté ses fruits - que "le Tibet fait partie de la Chine" et qu'il est prêt au dialogue avec Pékin : "Depuis la reprise de contacts directs en 2002 entre le gouvernement en exil tibétain et le gouvernement chinois, aucun changement positif ne s'est produit au Tibet, a-t-il regretté. Les autorités chinoises continuent d'agir de manière que l'on peut qualifier de comportement inhumain."
"GÉNOCIDE CULTUREL"
Le dalaï-lama, qui n'a cessé de dénoncer le "génocide culturel" en cours sur le Toit du monde, a mis de nouveau l'accent sur le fait que "la langue, les coutumes, les traditions du Tibet sont en train de disparaître", tandis que l'augmentation de la population non tibétaine d'ethnie chinoise han "a réduit les Tibétains à une insignifiante minorité dans leur propre pays".
Le chef du gouvernement en exil, qui siège dans la petite ville himalayenne de Dharamsala (Inde), a cependant affirmé qu'il approuvait la tenue en Chine des Jeux olympiques. Il a par ailleurs affirmé qu'il était déterminé à poursuivre sa politique modérée "de la voie du milieu". Mais les autorités chinoises ont toujours choisi d'ignorer ces ouvertures du dalaï-lama, ne cessant de fustiger ses velléités "séparatistes".
La communauté tibétaine en exil a commencé par ailleurs à se mobiliser, cinq mois avant le début des Jeux de Pékin que certains dissidents perçoivent comme l'occasion d'attirer l'attention sur les questions des droits de l'homme en Chine. Partis lundi de Dharamsala dans l'intention de passer clandestinement au Tibet et d'organiser une marche symbolique dans leur pays d'origine, une centaine d'exilés tibétains ont été arrêtés dans leur progression par la police indienne. Mais l'un de leur porte-parole a indiqué qu'ils poursuivraient leur marche.
Bruno Philip
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Le Monde
Message de Sa Sainteté le Dalaï-Lama à l’occasion du 49ème anniversaire du soulèvement national tibétain
 A l’occasion du 49ème anniversaire du soulèvement pacifique du peuple tibétain à Lhassa le 10 mars 1959, j’offre mes prières et je rends hommage à tous ces braves hommes et femmes du Tibet qui ont enduré d’incalculables épreuves et sacrifié leurs vies pour la cause du peuple tibétain. J’exprime ma solidarité avec les Tibétains qui subissent actuellement la répression et les mauvais traitements. Je salue également les Tibétains dans et en-dehors du Tibet, les supporters de la cause tibétaine et tous ceux qui défendent la justice.
Pendant six décennies, les Tibétains dans l’ensemble du Tibet connu sous le nom de Tcheulkha-Soum ( U-Tsang, Kham et Amdo ) ont dû vivre dans un état de peur constante, d’intimidation et de suspicion sous la répression chinoise. Néanmoins, en plus de maintenir sa foi religieuse, un certain nationalisme et sa culture unique, le peuple tibétain a été capable de garder vivante son aspiration première pour la liberté. J’ai une grande admiration pour toutes ces qualités du peuple tibétain et son indomptable courage. Je suis très fier et satisfait de lui.
Plusieurs gouvernements, organisations non-gouvernementales et individus autour du monde, fidèles à leur foi dans la paix et la justice, ont soutenu avec constance la cause du Tibet. Particulièrement durant cette dernière année, des gouvernements et des peuples de plusieurs pays ont accompli des gestes importants, gestes qui expriment clairement leur soutien. Je voudrais exprimer ma gratitude à chacun d’entre eux.
Le problème du Tibet est très compliqué. Il est intrinsèquement lié à d’autres : la politique, la nature de la société, la loi, les droits de l’homme, la religion, la culture, l’identité du peuple, l’économie et l’état de l’environnement naturel. En conséquence, une approche d’ensemble doit être adoptée pour résoudre ce problème en prenant en compte les intérêts de toutes les parties impliquées plutôt que ceux d’une seule. C’est pourquoi nous avons été fermes dans notre engagement pour une politique de bénéfice mutuel, l’approche de la Voie Médiane, et nous avons fait des efforts sincères et persistants pour la mettre en œuvre depuis plusieurs années. Depuis 2002, mes envoyés ont conduit six sessions de discussions avec les responsables concernés de la République Populaire de Chine pour aborder des problèmes importants. Ces discussions étendues ont aidé à apaiser certains de leurs doutes et nous a permis de leur expliquer nos aspirations. Cependant, sur le problème fondamental, il n’y a eu aucun résultat concret. Et durant ces dernières années, le Tibet a connu une augmentation de la répression et de la brutalité. Malgré ces événements malheureux, ma détermination et mon engagement à poursuivre la politique de la Voie Médiane et à continuer notre dialogue avec le gouvernement chinois demeurent inchangés.
Un souci majeur de la République Populaire de Chine est son manque de légitimité au Tibet. La meilleure méthode que pourrait employer le gouvernement chinois pour donner du poids à sa position est de poursuivre une politique qui satisfasse le peuple tibétain et gagne sa confiance. Si nous sommes capables de nous réconcilier en suivant une voie d’accord mutuel, alors, ainsi que je l’ai déclaré plusieurs fois, je ferai tous les efforts pour gagner le soutien du peuple tibétain.
Au Tibet actuellement, en raison des nombreuses actions conduites sans aucune prévoyance par le gouvernement chinois, l’environnement naturel a été sévèrement endommagé. D’autre part, en conséquence de leur politique de transfert de population, la population non-tibétaine a augmenté plusieurs fois, réduisant les Tibétains de souche à une insignifiante minorité dans leur propre pays. De plus, la langue, les coutumes et les traditions du Tibet, qui reflètent la vraie nature et l’identité du peuple tibétain, sont graduellement en train de disparaître. En conséquence, les Tibétains sont de plus en plus assimilés à une population chinoise plus nombreuse. Au Tibet, la répression continue à s’exercer avec des violations nombreuses, inimaginables et flagrantes des droits de l’homme, le déni de la liberté religieuse et la politisation des problèmes religieux. Tout cela est le résultat du manque de respect du gouvernement chinois pour le peuple tibétain. Ce sont des obstacles majeurs que le gouvernement chinois met délibérément en travers de sa politique d’union des nationalités.
Ces obstacles séparent le peuple tibétain du peuple chinois. C’est pourquoi j’appelle le gouvernement chinois à mettre immédiatement un terme à une telle politique.
Bien que les zones habitées par une population tibétaine soient connues sous les noms de régions autonomes, préfectures autonomes et comtés autonomes, elles n’ont d’autonomes que le nom ; elles n’ont pas de réelle autonomie actuellement. Au lieu de cela, elles sont gouvernées par des gens ignorants de la situation régionale et conduits par ce que Mao Tsétoung appelait "le chauvinisme han". De ce fait, cette soi-disant autonomie n’a pas donné aux nationalités concernées de bénéfices tangibles. Ces politiques erronées, qui ne sont pas en accord avec la réalité, causent d’énormes dégâts non seulement aux différentes nationalités mais aussi à l’unité et à la stabilité de la nation chinoise. Il est important pour le gouvernement chinois, comme l’a conseillé Deng Xiaoping, de "rechercher la vérité à partir des faits" dans le sens réel du terme.
Le gouvernement chinois me critique sévèrement quand je soulève la question du bien-être du peuple tibétain devant la communauté internationale. Jusqu’à ce que nous réussissions à trouver une solution qui nous soit mutuellement bénéfique, j’ai la responsabilité morale et historique de continuer de parler librement au nom des Tibétains. Quoi qu’il en soit, tout le monde sait que je suis en semi-retraite depuis que la direction politique de la diaspora tibétaine a été directement élue par la population.
La Chine se développe et devient un puissant pays grâce à ses grands progrès économiques. Nous accueillons cela avec un esprit positif , d’autant que cela donne également à la Chine une occasion de jouer un rôle important sur le plan global. Le monde attend avec impatience de voir comment la direction chinoise actuelle va mettre en place les concepts de "société harmonieuse" et de "croissance pacifique" qu’elle avance. En ce domaine, le progrès économique seul ne suffira pas. Il doit y avoir des améliorations dans l’observation de l’état de droit, dans la transparence, dans le droit à l’information ainsi que dans la liberté d’expression. Comme la Chine est un pays composé de plusieurs nationalités, toutes doivent jouir de l’égalité et de la liberté afin de protéger leurs identités respectives. C’est une condition à la stabilité du pays.
Le 6 mars 2008, le Président Hu Jintao a déclaré : "La stabilité au Tibet concerne la stabilité du pays et la sécurité du Tibet concerne la sécurité du pays". Il a ajouté que le gouvernement chinois doit assurer le bien-être des Tibétains, améliorer son action en direction des groupes religieux et ethniques, et maintenir l’harmonie sociale et la stabilité. La déclaration du Président Hu est conforme à la réalité et nous attendons sa mise en œuvre.
Cette année, le peuple chinois attend avec fierté et impatience l’ouverture des Jeux Olympiques. J’ai, depuis le début, soutenu l’idée que la Chine devrait avoir l’occasion de recevoir les Jeux Olympiques. Comme de tels événements sportifs internationaux, et spécialement les Jeux, mettent en avant les principes de liberté d’expression, d’égalité et d’amitié, la Chine devrait prouver la qualité de son accueil en accordant ces libertés. C’est pourquoi, en envoyant ses athlètes, la communauté internationale devrait rappeler ces devoirs à la Chine. J’ai appris que plusieurs parlements, individus et organisations non-gouvernementales autour du monde ont pris de nombreuses initiatives en faisant valoir la chance que constituait pour la Chine cette occasion de changer de manière positive. J’admire leur sincérité. Je voudrais déclarer avec force qu’il sera très important d’observer la période suivant la fin des Jeux. Les Jeux Olympiques vont sans doute grandement impressionner les esprits au sein du peuple chinois. Le monde doit donc rechercher les moyens d’agir avec énergie en faveur de changements positifs en Chine, même après la fin des Jeux.
Je voudrais saisir cette occasion pour exprimer ma fierté et mon approbation pour la sincérité, le courage et la détermination dont fait preuve le peuple tibétain au Tibet. Je l’encourage vivement à continuer à travailler pacifiquement et en respectant la loi pour permettre à toutes les minorités nationales de la République Populaire de Chine, y compris le peuple tibétain, de jouir de leurs droits légitimes.
Je voudrais également remercier le gouvernement et le peuple de l’Inde, en particulier, pour son soutien continu et sans égal aux réfugiés tibétains et à la cause du Tibet, ainsi qu’exprimer ma gratitude à tous les gouvernements et les peuples pour leur soutien continu à la cause tibétaine.
Avec mes prières pour le bien-être de tous les êtres.
Le 10 mars 2008
Traduction française: Bureau du Tibet, 84 bd Adolphe Pinard, 75014 PARIS (France)
Tél. 01 46 56 54 53 Fax 01 41 17 00 14
E mail : tibetoffice@orange.fr
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Steven Spielberg boycotte les Jeux Olympiques de Pekin
20 Minutes.fr Le dimanche 24 février 2008
Steven Spielberg vient de refuser son titre de conseiller artistique étranger pour la cérémonie d'ouverture et de clôture des prochains Jeux Olympiques de Pékin. Selon le réalisateur américain, la Chine, qui soutient le Soudan, ne ferait pas assez pression pour stopper le conflit sanglant au Darfour. Une cause que partage Steven Spielberg avec le comédien George Clooney.
Steven Spielberg rattrape bien son erreur en se retirant des prochains Jeux Olympiques de Pékin. Initialement, le réalisateur américain avait accepté de participer à l'évènement sportif et avait suscité de vives réactions chez les people. Il a rapidement retourné sa veste !
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La Tribune
JO de Pékin: le prince Charles ne sera pas à l'ouverture
Agence France-Presse Londres Le dimanche 27 janvier 2008
Le prince Charles a annoncé qu'il n'assistera pas à la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques de Pékin, dans une lettre envoyée à un groupe de défense des droits de l'Homme au Tibet et rendue publique lundi.
Une porte-parole de l'héritier de la Couronne britannique s'est refusée à tout commentaire sur «une correspondance privée».
Le groupe Free Tibet a affirmé qu'il avait écrit au prince Charles pour lui demander de ne pas assister aux JO d'été de Pékin. Selon ce groupe, le secrétaire adjoint du prince, Clive Alderton, a répondu: «Comme vous le savez, son altesse royale s'intéresse de près et depuis longtemps au Tibet et a eu le plaisir de rencontrer à plusieurs occasions sa sainteté le Dalaï Lama», chef spirituel du Tibet en exil.
«Vous demandez au prince de Galles de ne pas assister à la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques de Pékin en 2008. Son altesse royale n'assistera pas à la cérémonie», écrit M. Alderton.
La Chine occupe le Tibet depuis 1951.
Le dalaï-lama, chef spirituel et temporel du bouddhisme tibétain, s'est réfugié dans le nord de l'Inde, à Dharamsala où est également installé le gouvernement tibétain en exil, après le soulèvement anti-chinois de mars 1959 à Lhassa.
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Cyberpresse
Tibet: des heurts éclatent à Lhassa entre moines tibétains et policiers chinois
Le Monde avec Reuters et AP 21.10.07 16h28, Mis à jour le 21.10.07 16h28
Plusieurs centaines de moines bouddhistes, qui célébraient la remise de la Médaille d'or du Congrès américain au dalaï-lama, ont affronté les forces de l'ordre pendant quatre jours à Lhassa, rapporte dimanche 21 ocotbre le journal hongkongais Ming Pao.
Après les heurts, quelque 1 100 bonzes et plusieurs dizaines de visiteurs ont été retenus dans le monastère de Zhaibung, cerné par 3 000 policiers en armes. Le journal ne précise pas si les troubles, qui se sont étendus à un monastère voisin, ont fait des blessés ou s'ils ont donné lieu à des arrestations. Selon AP, personne ne répondait au téléphone du monastère dimanche.
Le président George Bush a remis mercredi au dalaï-lama la Médaille d'or du Congrès, la plus haute distinction civile américaine, et exhorté la Chine à entamer des discussions avec le chef spirituel des bouddhistes tibétains.
Pékin, qui tient le dalaï-lama pour un séparatiste, a dénoncé une "farce" et l'ambassadeur des Etats-Unis en Chine a été convoqué au ministère des affaires étrangères.
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Le Monde
RFI
Le Matin et SwissInfo
Les images du dalaï-lama sur Internet frappées par la censure chinoise
Le Figaro 20 octobre 2007 20h33
Pékin a détourné trois grands moteurs de recherche sur la Toile afin de gommer la rencontre du Capitole entre l'exilé tibétain et le président des États-Unis.
DANS LES CHAPELLES sombres où les Tibétains manifestent leur ferveur religieuse, des « moines » indicateurs ont pour mission particulière de débusquer les images interdites du dalaï-lama.
Au lendemain des honneurs rendus par le Congrès américain et la Maison-Blanche au chef spirituel du lamaïsme, Pékin a voulu étendre le caviardage aux écrans d'ordinateurs : les moteurs de recherche Google, Yahoo! et Microsoft en mandarin ont été temporairement détournés vers Baidu, le prestataire chinois, plus docile avec la censure.
L'étau a été desserré d'un cran hier, puisque dans la soirée les pages d'accueil chinoises des trois prestataires américains étaient à nouveau accessibles depuis Pékin.
En revanche une requête « Bush + dalaï-lama » n'aboutissait qu'à des images censurées. Pour obtenir une photographie du président américain en compagnie de son hôte tibétain, il fallait soit accéder à la page d'origine (Google.com, etc.) en prenant la censure de vitesse, soit percer la grande muraille « cybernétique » à l'aide d'un tunnel VPN crypté, recours en principe interdit.
Le but du pouvoir communiste est moins la rétorsion contre les États-Unis que le souci d'interdire à 150 millions d'internautes une information que les médias nationaux ont soustraite à leurs regards. La cérémonie du Capitole n'a fait l'objet que d'une allusion dans la presse chinoise : une mise en garde générique de Pékin à tout pays qui accueillerait officiellement l'exilé de Dharamsala. Le fait que cela se passe aux États-Unis avec George W. Bush est laissé à l'imagination du lecteur. Hier la plupart des Pékinois restaient donc ignorants de la rencontre.
Peu de Chinois pratiquent les langues étrangères
Sous cette chape de plomb, les images jouent un rôle décisif, au Tibet comme dans le reste de la République populaire. Peu de Chinois pratiquent les langues étrangères et une photographie - ou un DVD piraté - les informe beaucoup plus sûrement qu'un article bien senti dans le New York Times ou Le Figaro. Les sites Internet des médias occidentaux sont ainsi rarement censurés, à l'exception notable de la BBC.
En revanche une photographie, même sans légende compréhensible, en dit beaucoup plus long à 1 250 millions de Chinois.
C'est sans doute pourquoi les cybercenseurs ont approché les concepteurs étrangers de logiciel de reconnaissance d'image. Avec la pornographie, il est à peu près sûr que le visage numérisé du dalaï-lama entrera dans les paramètres de filtrage.
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Le Figaro
Le discours du Dalaï Lama censuré par CNN !
Surf the info 19/10/2007
Alors que le Dalaï Lama prononçait un discours devant le congrès américain, la chaïne CNN a censuré les 3 dernières minutes de sa prestation. La Chine est une nouvelle fois la cause principale.
Cela devait être un jour de fête et un évènement historique : le dalaï lama était reçu hier par G.W. Bush devant le congrès américain afin de recevoir la médaille d’or du congrès. Un honneur qui est réservé habituellement aux grands de ce monde.
Toujours est-il que cet évènement n’a pas plus à la Chine dont l’armée chassa le Dalaï lama du Tibet il y a 48 ans. Le gouvernement de Pékin protesta ainsi son mécontentement officiel avant la cérémonie. Faut-il y voir une relation dans ce qui se passa par la suite ?
Après avoir reçu sa médaille des mains de G.W Bush, le bouddhiste tibétain entama un discours principalement axé sur la paix dans le monde. Il conclut sur les relations tendues entre le Tibet et la Chine par un message qui se voulait pacifique mais qui malheureusement n’a pas été entendu par les téléspectateurs de CNN.
Alors que la chaîne d’informations américaine retransmettait en direct l’allocution du Dalaï Lama, elle coupa soudainement l’antenne au moment où il évoquait la Chine. On vit alors la présentatrice de la chaîne, Fredericka Whitfield, bafouillée des généralités sur la récompense reçue par le dalaï lama alors que son discours prenait une tournure intéressante. Faut-il y voir l’ombre de Pékin devant cette censure d’un autre temps ? Toujours est-il que Fox News fit bien pire puisqu’elle rendit l’antenne avant CNN. En revanche, la chaïne d’information MSNBC joua le jeu de la démocratie et retransmis jusqu’au bout le discours du chef spirituel du Tibet.
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Surf the info (extrait du journal de TF1)
Le dalaï-Lama reçoit la plus haute distinction du Congrès américain
Reuters 17.10.2007 18:30
Le président américain George W. Bush a défendu son intention d'apparaître au côté du dalaï-lama lors de la cérémonie en son honneur au Congrès, malgré les critiques chinoises.
Le dalaï-lama doit recevoir la Médaille d'or du Congrès, plus haute distinction civile américaine. Le fait que Bush soit présent constituera la première apparition publique d'un président américain en exercice en compagnie du chef spirituel tibétain exilé.
Lors d'une conférence de presse à quelques heures de la cérémonie, Bush a déclaré qu'il serait présent au Congrès car il soutenait la liberté de culte et admirait le dalaï-lama, lauréat du prix Nobel de la paix en 1989.
"J'ai constamment répété aux Chinois que la liberté de culte était dans l'intérêt de leur pays", a affirmé Bush.
"Je leur ai également dit que, selon moi, il est dans leur intérêt de rencontrer le dalaï-lama. C'est ce que je dirai à nouveau lors de la cérémonie aujourd'hui au Congrès.
"S'ils s'asseyaient autour d'une table avec le dalaï-lama, ils verraient que c'est un homme de paix et de réconciliation", a ajouté Bush.
Sortant de la Maison blanche mardi après une rencontre avec Bush, le dalaï-lama, souriant, ne s'est pas ému des critiques chinoises. "C'est toujours comme ça", a-t-il dit.
Parmi les lauréats récents de la Médaille d'or du Congrès, on compte Mère Teresa, l'ancien président sud-africain Nelson Mandela et l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair.
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AFP
Vidéo sur le site d'Euronews (cliquez sur le bouton rouge 'vidéo' à côté du titre)
US Département d'État (Communiqués de presse)
Phayul (en anglais)
Discours de Sa Sainteté (ICT) (en anglais)
Communiqués de l'Union Bouddhiste de France (UBF) pour la Birmanie
UBF 30 septmbre 2007
1. COMMUNIQUE DE PRESSE
L'Union Bouddhiste de France qui représente la grande majorité des communautés bouddhistes vivant en France, suit avec une très grande inquiétude les évènements dramatiques qui se déroulent actuellement en Birmanie.
Elle ne peut que désapprouver fermement et totalement l'usage de la force contre la population civile et la communauté des moines birmans qui a déjà fait plusieurs victimes. Elle exhorte les autorités birmanes à la plus grande retenue et à la non-violence dans le règlement de cette situation, rappelant en cela les principes de bases de l'Enseignement du Bouddha auxquelles ces mêmes autorités se réfèrent et semblent exprimer leur respect et leur dévotion.
L'Union Bouddhiste de France appelle toutes les communautés bouddhistes de France ainsi que tous les sympathisants de cette religion non-violente et bien sûr les autres religions à se rejoindre dans la prière pour qu'aboutisse le plus rapidement possible un règlement pacifique à cette crise.
L'UBF soutiendra sans ambiguïté toutes les actions, pétitions et manifestations pacifiques qui pourront de près ou de loin aider à apaiser les souffrances du peuple birman et de sa communauté religieuse.
2. MESSAGE A L'ATTENTION DES BOUDDHISTES ET SYMPATHISANTS
(...)
C'est avec la plus grande attention que notre fédération suit les dramatiques événements qui se déroulent au Myanmar et accentuent la détresse d'un peuple déjà fortement éprouvé. Un peuple qui pratique majoritairement le bouddhisme avec une foi et une sincérité manifestes - en témoignent les manifestations pacifiques et non-violentes, hélas réprimées dans le sang ces derniers jours.
Au nom des bouddhistes de France et des sympathisants, l'UBF exprime sa profonde sympathie et toute sa compassion à la population birmane et à sa communauté religieuse, elle aussi pleinement engagée.
(...)
Puisse l'Enseignement du Bouddha triompher des passions et rancoeurs, pour que la paix s'instaure, dans l'intérêt de tous !
Plus d'informations sur le site de l'UBF
Birmanie: le dalaï lama apporte son "plein soutien" aux moines
Le Vif/L'Express 24/09/2007 18:00
(Belga) Le dalaï lama, leader spirituel tibétain et autorité morale du bouddhisme, a apporté son "plein soutien" aux moines manifestant à Rangoon et appelé la junte militaire au pouvoir en Birmanie à ne pas faire usage de la force, dans un message diffusé lundi à Paris.
Faisant part de son "admiration" à l'égard de l'action des moines birmans, le dalaï lama donne son "plein soutien à leur appel pour la liberté et la démocratie", dans un texte daté de dimanche et transmis par la représentation à Paris du gouvernement tibétain en exil. S'exprimant "en tant que moine bouddhiste", le dalaï lama "appelle les membres du régime militaire qui croient au bouddhisme à agir (...) dans un esprit de compassion et de non-violence". (NLE)
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Le Vif/L'Express
Phayul.com (en anglais)
Angela Merkel reçoit le dalaï lama malgré les critiques de la Chine
Dimanche 23 septembre 2007
BERLIN (AFP) — La chancelière allemande Angela Merkel a reçu dimanche titre privé le dalaï lama, leader spirituel du bouddhisme tibétain, malgré les critiques émises auparavant par les autorités chinoises sur le principe de cette rencontre.
Mme Merkel a reçu le leader tibétain pendant un peu moins d'une heure pour un "entretien privé et informel" à la chancellerie à Berlin, a indiqué dans un communiqué, à l'issue de la rencontre, le porte-parole du gouvernement allemand Ulrich Wilhelm.
La chancelière "a rendu hommage au dalaï lama en tant que leader spirituel du bouddhisme tibétain et l'a assuré de son soutien pour ses efforts en vue de préserver l'identité culturelle du Tibet", a déclaré le porte-parole.
La chancelière, premier chef de gouvernement allemand à accorder un tel entretien au dalaï lama, l'a également assuré de son soutien "pour sa politique non violente visant à une autonomie religieuse et culturelle" de la province chinoise, a ajouté M. Wilhelm.
Lors de l'entretien, le dirigeant tibétain lui-même a "mis en évidence le caractère pacifique et non violent de son engagement, qui exclut explicitement de lutter pour que le Tibet acquière son indépendance de la République populaire de Chine", a insisté le porte-parole.
L'annonce préalable de cette rencontre avait suscité de vives critiques des autorités chinoises, opposées à tout contact entre le dalaï lama, qu'elles considèrent comme un séparatiste, et les Etats étrangers.
Le 14 septembre, après l'annonce de l'invitation adressée par Berlin au dalaï lama, la Chine avait convoqué l'ambassadeur d'Allemagne à Pékin pour lui faire part de sa désapprobation.
La Chine a aussi annulé, officiellement pour des "raisons techniques", une rencontre qui était prévue dimanche à Munich entre une délégation chinoise et la ministre allemande de la Justice Brigitte Zypries, a indiqué samedi le ministère à Berlin.
Vendredi, un porte-parole du gouvernement allemand avait indiqué considérer que cette rencontre avec Mme Merkel "n'affecterait pas le bon état des relations germano-chinoises", qui continueront de "se développer positivement à l'avenir".
"Le dalaï lama ne demande pas l'indépendance, mais a des revendications d'autonomie religieuse et culturelle. Le gouvernement soutient ces revendications", avait observé ce porte-parole, Thomas Steg.
Dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung de samedi, le dalaï lama a reproché à Pekin de s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Allemagne, qualifiant cette attitude d'"arrogance du pouvoir".
"Ce que j'apprécie chez Mme Merkel, c'est son engagement ferme en faveur des droits de l'Homme et de la liberté religieuse ainsi que de l'environnement. C'est peut-être pour cela qu'elle veut me voir, malgré toutes les pressions de Pékin", a-t-il ajouté.
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AFP
Le Monde
Libération
Le Figaro
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Angela Merkel plaide en Chine pour les droits de l'homme et la liberté d'opinion
A un an des Jeux Olympiques de Pékin, la chancelière allemande Angela Merkel a ouvertement plaidé avant hier, en Chine, pour le respect des droits de l'homme. La discussion "va s'accélérer", a-t-elle estimé devant des étudiants de l'Académie des sciences sociales de Pékin.
"Les Jeux Olympiques représentent une immense chance. Les yeux du monde vont se tourner comme jamais en direction de la Chine. Mais l'on regardera bien sûr aussi comment la Chine se présente, tout particulièrement en matière de liberté d'opinion et de liberté de conscience", a-t-elle déclaré.
En visite pour deux jours en Chine, Angela Merkel avait auparavant discuté avec des journalistes chinois pour les interroger sur leurs conditions de travail. Rédacteur en chef chez Yahoo ou éditeur de presse licencié, ils lui ont confié les problèmes rencontrés en cas d'article critique envers le pouvoir. Elle a, plus tard, repris le thème des droits de l'homme devant des étudiants de l'Institut germano-chinois des sciences juridiques de Nankin.
La chancelière a loué le dialogue juridique engagé en 1999 entre l'Allemagne et la Chine. Il accompagne les réformes et la progression des idées relatives à l'Etat de droit et aux droits de l'homme, a-t-elle rappelé. Angela Merkel a aussi exhorté les étudiants à être attentifs aux respects des lois. "La plus belle loi ne sert à rien si la majorité ne s'y tient pas dans le pays".
La chancelière a aussi évoqué les droits de l'homme lors de rencontres avec les dirigeants chinois, le chef de l'Etat Hu Jintao et le premier ministre Wen Jiabao. Elle a abordé avec ces derniers non seulement les questions commerciales, mais aussi la lutte contre le réchauffement climatique. Tout en reconnaissant le droit des Chinois au développement, elle a souligné que tous les pays émettant des gaz à effet de serre devaient assumer leurs responsabilités.
Angela Merkel a ainsi exprimé sa satisfaction vis-à-vis des objectifs ambitieux que s'est désormais fixé le gouvernement chinois pour parvenir à une utilisation plus efficace de l'énergie. Elle a proposé une coopération de l'Allemagne, sous forme d'échange technologique. La chancelière a toutefois réaffirmé clairement que "ce que [cette technologie allemande] contient de créativité et de recherche, c'est-à-dire la propriété intellectuelle, doit être protégé".
Au cours de l'après-midi, Angela Merkel a inauguré à Nankin les "Semaines allemandes". Durant les trois années à venir, de l'automne 2007 à 2010, l'Allemagne va se présenter en Chine sous le mot d'ordre "l'Allemagne et la Chine - bouger ensemble" : un partenaire commercial de choix, un pays de longue tradition culturelle et un site moderne d'éducation, de recherche et d'investissements. Ce programme va se dérouler dans plusieurs centres régionaux chinois.
L'objectif est de présenter toutes les facettes de l'Allemagne en tant que pays innovant et attrayant avec une longue tradition, de promouvoir le dialogue germano-chinois et la curiosité réciproque. Ces semaines allemandes sont donc avant tout composées de projets communs germano-chinois. Le concept développé par le Goethe-Institut tourne autour du thème des "villes en mouvement".
Source News Press 30/08/2007.
Tibet : Rongye Adak, un héro ordinaire
La scène se passe le 1er août 2007 dans le Kham, partie orientale du Tibet. Comme chaque année, le festival hippique du Lithang attire des milliers de personnes.
Lors des discours d'introduction à ce festival traditionnel un homme de haute stature, travailleur social âgé de 53 ans, calme et pieux, Rongye Adak (Rungyal Adrak) a pris le microphone :
Rendant hommage au Lama de la région, il a demandé aux Tibétains de cesser leurs luttes intestines, de cesser de se quereller pour des partages de terres. Il a enjoint aux Tibétains à s'unir et faire corps. Un fois la foule silencieuse, captivée par cet appel, Rongye Adak a demandé à tous ces hommes et femmes rassemblés s'ils voulaient voir le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama. La foule, largement composée de nomades, galvanisée, lança d'énergiques approbations, des houras, des sifflements de joie, des applaudissements.
Rongye, ce valeureux tibétain, père de onze enfants, pétri de respect et de dévotion exiga alors la libération du XIe Panchen Lama Gendun Tcheuki Nyima, 18 ans, enlevé mis au secret à l'âge de six ans.
Dans un même élan, l'orateur demanda la libération de Tenzin Delek Tulku, dignitaire religieux adulé pour ses réalisations humanitaires et sa bonté, emprisonné depuis de longues années dans les geôles chinoises pour un attentat à la bombe dans le Sichuan, qu'il n'a pas commis.
Le temps que les autorités chinoises réalisent la teneur du discours tenu, celui-ci était déjà fini, la flamme de l'espoir ravivée dans le coeur de tous les Tibétains assemblés là. Rongye fût arrêté par la police mais la foule ardente venait de se trouver un héroïque défenseur. Six à sept mille tibétains assaillirent les autorités chinoises pour demander la libération immédiate de Rongye Adak. Menacés par les fusils de l'occupant, les hommes découvrirent leurs poitrines en invitant la soldatesque à tirer. Leur demande était de pouvoir exprimer leur mécontentement ainsi que le permet (dans le texte) la loi chinoise qui garantit la liberté d'expression.
Depuis l'événement les forces de police sont sur le pied de guerre. Au bruit de l'acte incroyable d'un homme du cru ayant osé relever la tête, tous les villages et campements de la région sont en émoi. De plus en plus de gens osent exprimer leur soutien vis à vis de celui qui a parlé sans violence pour la liberté de son peuple et la libre expression de sa foi.
En soutien au peuple Tibétain et aux libertés fondamentales exigeons, en application des droits garantis par la Constitution de la République Populaire de Chine, la libération de Lithang Rongye Adak dont la seule action a été de prononcer des paroles de vérité.
Dès le 8 août, 20 000 personnes ont manifesté depuis leur exil à New Delhi pour la libération de cet homme et la fin des persécutions, violations de droit commises à l'encontre du peuple tibétain par les autorités chinoises.
Source des informations: Appel lancé le 11 août 2007 des proches de Rongye Adak résidant en exil sur le site www.phayul.com, traduction Matchik Labdreun.
Comme l'ont fait ces moines parmi quelques 20'000 Tibétains à New Delhi le 8 août dernier, soutenez l'action pour la libération de Rongye Adak, en écrivant au Ministre français des Affaires Etrangères et européennes, Monsieur Bernard Kouchner et au Gouvernement chinois.
Le site d'Objectif Tibet est censuré en Chine
Le site Internet Great Firewall of China greatfirewallofchina.org permet de savoir si une adresse Internet (URL) est censurée ou non en Chine.
Anniversaire du soulèvement de Lhassa: manifestation à Genève
Photos © Objectif Tibet
Source Le Monde, 10.03.07 17h54
Quelque 700 Tibétains et sympathisants de la cause tibétaine ont manifesté samedi à Genève à l'occasion du 48è anniversaire du soulèvement de 1959 à Lhassa contre la présence chinoise.
Les manifestants se sont rassemblés près du bureau du Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme avant de se diriger vers le siège européen de l'ONU à Genève, selon l'agence suisse ATS.
Des représentants d'associations pro-tibétaines européennes ont appelé la communauté internationale à veiller au respect des résolutions de l'ONU sur les droits de l'homme et le droit des Tibétains à l'autodétermination.
Le soulèvement du 10 mars 1959 à Lhassa avait entraîné la fuite du Tibet du dalaï-lama, chef spirituel et temporel des Tibétains, qui a installé son gouvernement en exil à Dharamsala, dans le nord de l'Inde. Des milliers de ses compatriotes se sont également réfugiés en Inde.
Tibet : une nonne bouddhiste abattue et un jeune homme blessé par la police chinoise à la frontière népalaise
Source AgoraVox, par France-Tibet Ile-de-France, jeudi 12 octobre 2006
Sur les images tournées par le caméraman roumain, on peut voir le Tibétain abattu tomber au sol. (Capture d'écran)
Les gardes chinois de la frontière entre la Chine et le Népal ont ouvert le feu sur un groupe de 75 réfugiés traversant un col de l’Himalaya, le 30 septembre 2006. Une nonne bouddhiste de dix-sept ans et un jeune homme de vingt ans étaient parmi les victimes.
Une enquête urgente serait dirigée par les bureaux népalais et chinois du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies.
Lama Tsering, un moine bouddhiste du monastère de Kushinagar, en Inde du Nord, a déclaré à AsiaNews : « Le génocide perpétré par les soldats Han chinois contre les Tibétains est indescriptible. Notre soeur n’a même pas pu bénéficier de rites funèbres dignes. » Lama Tsering pense aussi à ceux qui ont été arrêtés par les gardes : « Ils seront torturés et persécutés pour le reste de leur vie. »
Selon un correspondant de Phayul.com, la nonne tibétaine exécutée par les patrouilles de la frontière chinoises était âgée de dix-sept ans. Elle s’appelait Kelsang Namtso, et était originaire du Comté de Driru au Tibet. Les Tibétains voyageant avec la religieuse ne purent transporter son corps, transpercé par des balles, car ils craignaient d’être arrêtés avant d’entrer en territoire népalais. Un jeune homme, Kunsang Namgyal, âgé de vingt ans et originaire de Kandzé, a été frappé par les balles à la jambe, il ne put s’échapper, pas plus que trente autres Tibétains dont quatroze enfants mineurs qui furent arrêtés par des soldats chinois portant camouflage et casquette de fourrure. L’incident a eu lieu au col de Nangpa-La à 5700 mètres d’altitude, à quelques kilomètres du Mont Cho Oyu, et a été observé par plusieurs alpinistes de toutes nationalités au camp de base. Ils ont vu les militaires chinois s’agenouiller, viser et ouvrir le feu sur un groupe de 75 Tibétains dont des femmes et de jeunes enfants d’une dizaine d’années.
Parmi ces 75 Tibétains fuyant le Tibet, 41 ont pu échapper aux tirs et atteindre le territoire népalais, où ils sont maintenant en route pour le Centre de réception de réfugiés tibétains de Katmandou. La plupart sont âgés de vingt à trente ans, parfois accompagnés de jeunes enfants d’une dizaine d’années et venaient du Kham, région Est du Tibet historique actuellement incorporé à la province chinoise du Sichuan. Ce qu’il est advenu des autres Tibétains qui n’ont pu franchir la frontière n’est pas connu. Une source tibétaine locale dit que ces Tibétains pourraient avoir été appréhendés par les forces de sécurité chinoises, parce que des véhicules militaires chinois, dont des ambulances, ont été vus sur la route de l’incident le jour même.
Un des rescapés, un moine du Comté de Gyamda, a dit : “75 d’entre nous venions de Lhassa après deux jours de camion, nous avons ensuite marché pendant vingt jours, quand nous avons atteint la passe de Nangpa-La, nous avons demandé de la nourriture à des alpinistes et mangions quand les soldats sont arrivés, ils ont commencé leur fusillade et nous avons couru, il était environ 8 heures du matin, il y avait quinze petits enfants de huit à dix ans, un seul a pu s’échapper et les autres ont été arrêtés. J’ai couru pour sauver ma vie en pensant au Dalaï Lama. Les soldats ont tiré pendant environ quinze minutes, il y avait cinq soldats, trois nous chassaient et deux tenaient ceux qui ont été arrêtés, les soldats criaient, probablement pour nous avertir, mais je ne les ai pas entendus car j’étais terrifié, j’ai entendu juste les coups de fusil près de mes oreilles, j’étais si triste que beaucoup soient arrêtés. J’ai payé 4500 yuans le guide, je ne sais pas exactement combien de personnes ont été tuées, tant nous étions affolés. J’ai vu que des alpinistes occidentaux ont pris des photos, il y avait deux hommes et une femme. »
Un guide de montagne britannique, escaladant le Mont Cho Oyu au même moment, a déclaré à International Campaign for Tibet (ICT) : « Il y avait environ 60 alpinistes au camp de base qui ont pu observer l’incident. Ils ont vu les soldats chinois avancer, s’agenouiller, viser et ouvrir le feu de façon répétée sur le groupe de Tibétains totalement désarmés. »
Dans le passé, des réfugiés tibétains s’échappant du Tibet vers le Népal ont été visés par des tirs sur les versants chinois et népalais de la frontière, mais ceci est l’incident le plus sérieux depuis des années.
La fusillade a probablement été effectuée par la Police armée du peuple, une unité paramilitaire issue de l’Armée populaire de libération (APL) dans les années 1980, responsable de la sécurité interne, du contrôle des frontières, et de la protection des installations d’Etat, y compris les prisons. La Police armée du peuple est le corps armé principal qui patrouille dans les passages en haute montagne où les Tibétains tentent de s’enfuir vers le Népal.
Un Américain qui habite le versant sud du Nangpa-La, et y a travaillé, et qui s’est rendu au Camp de Base de Cho Oyu, a dit : « Les sherpas et commerçants tibétains des villages de la frontière d’un côté et de l’autre de la passe de Nangpa-La ont le droit de voyager librement pour motif de commerce informel, et ceux qui traversent régulièrement le col de Nangpa-La disent que ce n’est pas rare que la Police armée du peuple traque les réfugiés jusqu’au Népal - mais plus bas que les villages de sherpas. » Lors de deux incidents récents, des alpinistes occidentaux dans le secteur ont été visés par les patrouilles de la frontière chinoise.
Il y avait plus de dix grandes expéditions à Cho Oyu lors de la fusillade, et une source a estimé qu’au moins cent personnes auraient pu observer la fusillade le 30 septembre 2006. Mais la plupart des alpinistes ont refusé de parler publiquement, tant qu’ils étaient en territoire chinois et népalais. Tom Sjogren, du portail Internet Explorersweb, qui était en contact avec certains des alpinistes au Cho Oyu au même moment, a déclaré : « Il y a eu des pressions au camp de base par des fournisseurs commerciaux pour garder le silence. Pour autant, nous pensons qu’il n’y a pas de raisons que les alpinistes occidentaux aient peur du gouvernement chinois s’ils parlent, en dehors d’un risque commercial pour certains opérateurs de trek, mais même cela est peu probable. »
Les risques pour les Tibétains fuyant vers le Népal ont augmenté ces deux dernières années en raison de l’influence chinoise croissante sur le gouvernement népalais. En 2005, le Bureau du représentant du Dalaï Lama à Katmandou et le Bureau d’aide social des réfugiés tibétains, tous deux critiques pour la sécurité et la prise en charge des Tibétains en exil au Népal, ont reçu l’ordre de fermer. Il y a aussi eu plusieurs dizaines de cas de déportation de réfugiés tibétains du Népal en Chine. En octobre 2000, un moine tibétain est mort consécutivement à des tirs de la police népalaise, alors qu’il passait la frontière népalaise pour y rechercher l’exil. En raison de la situation politique instable et des conditions de sécurité précaires au Népal, les personnes dont s’occupe le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies au Népal, dont les Tibétains cherchant l’exil, sont sous la menace constante de perdre leurs droits de protection.
Depuis le soulèvement de 1959 du peuple tibétain contre les forces chinoises qui ont envahi le Tibet dix ans auparavant, plus de 150 000 Tibétains ont fui le Tibet en traversant au péril de leur vie l’Himalaya.
Après ce grave incident, il est maintenant vital que les agences de l’ONU et la communauté internationale prennent des mesures immédiates pour garantir la sûreté de réfugiés tibétains fuyant vers le Népal.
Parmi ces mesures, les institutions européennes devraient mettre en place les résolutions du Parlement européen du 15 janvier et du 11 avril 2002 demandant au Conseil et à la Commission de nommer un représentant spécial de l’Union européenne pour le Tibet. Un tel représentant de l’UE pourrait plus facilement obtenir des autorités chinoises qu’elles respectent la sécurité des Tibétains cherchant l’exil, et qu’elles s’engagent dans des négociations significatives avec le gouvernement tibétain en exil.
Voir les articles du Figaro, du Monde et du Temps.
Voir la vidéo sur ProTV.
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